Avis de soutenance de thèse Mme Leboeuf

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Publié le 5 juin 2025 Mis à jour le 5 juin 2025
Date(s)

le 23 juin 2025

14h30
Lieu(x)

Campus Carlone

Salle du Conseil
Affiche
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Le dispositif de genre au prisme de la narration transmédia. Le cas de l’univers heroic fantasy de J.K. Rowling

Le lundi 23 juin 2025, à 14h30, à l’Université Côte d’Azur (Nice), en salle du Conseil, campus Carlone, Coralie Leboeuf soutiendra publiquement sa thèse de Doctorat intitulée :

Le dispositif de genre au prisme de la narration transmédia. Le cas de l’univers heroic fantasy de J.K. Rowling

Cette thèse a été réalisée sous la direction de Marie-Joseph Bertini, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Côte d’Azur.

Résumé de la thèse

Les représentations médiatiques alimentent le dogme essentialiste selon lequel les femmes seraient biologiquement plus faibles que les hommes. D’après cette perspective à l’origine de nombreuses discriminations, certains traits de personnalité, certaines compétences ou incompétences sont associés de façon récurrente aux hommes et aux femmes de manière à les distinguer et à les hiérarchiser. Cependant, ces stratégies discursives qui mobilisent de nombreuses instances pour légitimer des normes socio-culturelles hégémoniques peuvent être détournées. Les convergences technologiques et culturelles ont favorisé l’émergence de récits transmédias qui prennent la forme de gigantesques réseaux sémiotiques ouverts, réinterprétés et étendus par les artistes ainsi que par la participation active des publics. Il convient d’affirmer, à l’aune des Cultural Studies, que les publics sont en capacité de manipuler les messages médiatiques en tant qu’« explorateurs » et « architectes » d’un univers fictionnel dont ils enrichissent le sens.

Sous une perspective constructiviste, cette recherche analyse l’itérativité et les formes de subversions proposées au sein des réinterprétations transmédias d’une oeuvre bâtie sur l’accumulation progressive de signifiants fragmentaires. Nous interrogerons donc la scission qui traverse l’histoire des cultures populaires, opposant manipulation des dominés aux preuves tangibles de leur empowerment. 
L’objet d’étude sélectionné est la saga Harry Potter écrite par J.K. Rowling, un univers hyper-diégétique dont les valeurs et les représentations du monde ont imprégné toute une génération de lecteurs. Cette recherche interdisciplinaire s’appuie sur l’épistémologie féministe, les études culturelles ainsi que la théorisation du transmedia storytelling.
Dans son versant empirique, cette thèse comporte, dans un premier temps, une étude en réception réalisée auprès de 326 fans français dont les résultats ont été traités a posteriori sous forme d’analyses thématiques. Dans un second temps, cette recherche s’appuie sur des analyses de contenus exécutées sur deux corpus. Les modalités de subjectivation genrées ont été analysées grâce au découpage technique de 20 viddings ; puis la productivité sémiotique issue du fandom a ensuite été explorée à travers l’étude de 20 fanfictions. Les possibilités diégétiques proposées au sein de ces formes de braconnage culturel seront notamment pensées à l’aune des dix procédés narratifs répertoriés par Henry Jenkins dans l’ouvrage Textual Poachers. En mobilisant le test d’Alyson Bechdel, nous identifierons la place des femmes et l’utilisation de la langue dans leurs interactions.
Pour finir, nous soulignerons l’importance de la dimension pragmatique de la communication dans le champ des représentations sociales, lors d’analyses lexicométriques réalisées avec le logiciel de statistiques textuelles Alceste.

Membres du jury :

• Nicole Biagioli, Professeure des Universités émérite en Sciences de l’Éducation et en
Sciences de la Littérature, Université Côte d’Azur
• Mélanie Bourdaa, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la
Communication, Université Bordeaux Montaigne
• Laurence Corroy, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la
Communication, Université de Lorraine
• Anne Lehmans, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la
Communication, Université Bordeaux Montaigne
• Fanny Lignon, Maîtresse de Conférences HDR en Sciences de l’Information et de la
Communication et en Sciences de l’Éducation, Université Claude Bernard Lyon
• Marie-Joseph Bertini, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de
la Communication, Université Côte d’Azur.