Dans son ouvrage "La société ouverte et ses ennemis", l'épistémologue allemand Karl Popper oppose deux types de société : l'une, fermée sur elle-même et marquée par le tribalisme et la magie, l'autre, ouverte et fondée à la fois sur la raison et sur la liberté individuelle. Popper y affirme que le savoir, et le pouvoir qui en découle, prennent appui à la fois sur une remise en cause objective et sur une expérimentation de formes sociales nouvelles fondées sur l'absence de dogmes imposés au nom d'une autorité supérieure et sur la libre auto-détermination des individus, manière pour eux de confronter liberté et finitude au sein de leur humaine condition. Nos sociétés post-modernes sont ainsi des sociétés ouvertes qu'il importe d'analyser comme telles, en inventoriant et en documentant les dynamiques qui autorisent le passage de l'hétéronomie à l'autonomie (Castoriadis), c'est-à-dire d'un monde régi par des autorités institutionnelles transcendantes et verticalisées, à un monde où le questionnement des pouvoirs, de leurs formes, de leurs dominations croisées, des discriminations qui en résultent, des interactions entre pouvoirs et savoirs institués et instituants, débouche sur leur déconstruction critique et argumentée. Le but de cet axe est aussi d'interroger les modes de production et de confrontation des savoirs (modernes versus traditionnels, scientifiques versus populaires, mais également les savoirs entendus comme innovations sociales mobilisées par nos sociétés contemporaines pour faire face aux nombreux défis, sociétaux, technologiques et environnementaux), les modes de subjectivation (le devenir sujet), les formes du lien social, la fabrique des radicalités et des identités, le rôle des institutions (la famille, l'école, l'Etat, la religion), celui des médias et des réseaux sociaux, des dispositifs et des discours disséminés dans l'espace public et dans l'espace privé, sans oublier de penser les effets de ces pouvoirs et la manière dont la production des nouveaux savoirs, comme en attestent la vitalité et l'étendue des Studies anglo-saxonnes, vient demander des comptes à ces pouvoirs, les miner (Foucault), les réduire, après les avoir repensés à nouveaux frais.
Cet axe se découpe en deux sous-axes complémentaires :
- Des pouvoirs au pluriel : étude des stratégies de construction et de déconstruction.
- Formes anciennes et contemporaines de production, d’évaluation, de légitimation et de validation des savoirs.
Cet axe se découpe en deux sous-axes complémentaires :
- Des pouvoirs au pluriel : étude des stratégies de construction et de déconstruction.
- Formes anciennes et contemporaines de production, d’évaluation, de légitimation et de validation des savoirs.