L'objectif de cet axe est double : il s'agit d'une part de prendre en compte les manières dont se développent les cultures à travers la transmission, la mémoire, la narration, l'archivage, la diffusion et la circulation de leurs productions et de leurs patrimoines matériels et immatériels, en privilégiant l'étude des formes d'invention sociale mobilisée à travers les opérations culturelles collectives et singulières. "La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances". Telle est la définition de l'UNESCO dans sa déclaration de Mexico sur les politiques culturelles en 1982. L'objectif de cet axe est donc de saisir ce qui fait la spécificité d'une société et en même temps ce qui la rend universelle en lui permettant d'intégrer et d'irriguer d'autres cultures que la sienne, de comprendre et de montrer que toute culture est à la fois clôture sur un propre, qui la définit et la limite, et ouverture à autre chose qu'elle-même qui la déborde et la maintient en vie. La littérature ethnologique et anthropologique a bien documenté le fait qu’en accédant aux cultures d'autrui, on accède à sa propre culture. Les façons de faire culture sont multiples et inventives, depuis les affiches sur les murs des villes, l'urbanisme, l'alimentation, les modèles identitaires, les dispositifs médiatiques, les façons de résoudre les crises et de négocier, les réseaux numériques, les stratégies affectives, le déploiement des imaginaires… Toutes racontent une culture, font le récit de ses artifices pour se maintenir, tout en se dépassant sans cesse. Il s'agit d'autre part de comprendre ce que les cultures font à la culture, autrement dit de quelle manière l'interculturalité œuvre à la transformation des cultures pluralisées sous l'effet des mondialisations, du métissage culturel et de l'universalisation des pratiques et des usages. Transformations et pluralisation des cultures sont ici à entendre au sens que leur donne Michel de Certeau, cherchant à saisir l'altérité en acte au sein de la formation et de la transformation des cultures, croisant histoire et historicité des cultures dans le mouvement de penser la construction du récit qui est au centre de chacune d'elles, comme au centre de leur dépassement, à travers confrontations, concurrences, dialogues et controverses. Cette "multilocation de la culture" correspond à une multiplication des pratiques et des usages de la part d'individus et de groupes habiles à tourner les volontés de contrôle, à se jouer des dispositifs verticaux.
Cet axe se découpe en deux sous-axes complémentaires :
- Production de connaissances théoriques et méthodologiques relatives aux cultures et aux stratégies culturelles : nouveaux cadres d'analyse.
- Processus de production, de circulation, de patrimonialisation et d'industrialisation des objets culturels : médiations et intermédiations culturelles.
Cet axe se découpe en deux sous-axes complémentaires :
- Production de connaissances théoriques et méthodologiques relatives aux cultures et aux stratégies culturelles : nouveaux cadres d'analyse.
- Processus de production, de circulation, de patrimonialisation et d'industrialisation des objets culturels : médiations et intermédiations culturelles.